Je fonds sous ma couverture.
Je suis liquéfiée en pensée, le souffle lent.
C’est un univers gras et dodelinant qui me surplombe.
Une atmosphère qui vient écraser mes épaules.
La sensation douloureuse d’un cœur délicatement enveloppé dans un papier fin me prend.
Si près de la joie, mais elle me reste inaccessible.
Ses rayons traversent les fibres du papier, un petit bonheur flou se fait sentir.
Je voudrais déchirer cette feuille, voir la lumière de l’euphorie dans sa grandeur.
Un nounours rêveur m’épie.
Je l’observe et le serre contre moi.
Ses petites pattes velues me réconfortent un instant.
Mon monde lourd s’émiette.
Cet ours de tissu au sourire cousu me rappelle le geste tendre d’un être cher.
Son sourire s’installe sur mon visage.
Nous nous regardons, comme miroir ignare ; heureux de rien
Le papier se fendit peu à peu.