top of page
  • Photo du rédacteurLydie

Le vide d'un soir tranquille

Le vide d’un soir tranquille. Un vide que je remplis de mots, quand les maux me sont écartés, pour un temps. Mon coeur se tient à la rampe des habitudes, comme une béquille au bonheur; trop gros pour mon armée de sentiments, trop fort de conséquences, trop vrai, trop. Le calme habite la plume et l’évide bien trop vite, il faut le mouvement de l’âme pour abreuver l’encrier de mes songes. Mais prendre à pleines mains cette explosion étouffante m’effraie. Se trouver emparée d’une chaleur qui guide le corps. J’ai peur de la passion qui appelle l'épuisement, la désillusion et le regard en coin, l’enthousiasme qui meut la bouche. J’ai peur de laisser les sons vibrer en moi et s’extirper au-dehors pour se cogner aux murs du vrai monde. Peur de la lueur sous le pas de la porte de la facilité, au bout du couloir de la routine. Peur de l’autre et de ses yeux, de ses oreilles, de sa bouche et de ses mains. Peur de ce lit vide au milieu d’une chambre vide, de Solitude qui s’insinue après la baffe de l’existence. Alors, j’agrippe ce démon et le choisis. Je m’y terre, y fais mon nid. Solitude me tient chaud, un peu. Mais, ce soir, cela ne me suffit plus. Je veux cette chaleur des embrassades et des rancoeur éclatées. Je veux affronter les brûlures de l’amour. Je prends Terreur et ses compères. Je les brûle et desserre peu à peu les poings. Le filet de lumière qui se faufile à mes pieds me pousse vers cette poignée, froide. Je sens le vent monter contre mes mollets. Je prends mon souffle et ouvre en un fracas. Le vide n’est plus, je m’y suis jeté.

30 vues0 commentaire
bottom of page