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  • Photo du rédacteurLydie

À tous les petits mondes fermés


Ton univers, ton grenier mal rangé ;

vérouillé, le jour.

Tu le dépoussières quelques soirs quand les cartons s’entassent, armé d'un stylo, les portant lourdement sur les piles de leurs prédécesseurs.

Tu y connais le bonheur qui oublie la douleur et la tristesse d'où la joie semble n'avoir jamais existé.

Ton monde large, complexe et, pourtant, se cachant bien discrètement dans ta petite tête.

Tant de fois tu as sauvé l’humanité en pensées.

Si souvent, tu as tué de sang-froid dans un imaginaire sous clé.

Ta bouche, cette rare porte à ta réalité que tu ouvres si peu ne saurait qu’emplir le nôtre de couleurs nouvelles.

Des gouttes pastel qui s'étendent sur un papier poreux pour créer une magnifique œuvre d'art unique.

Un instant de cadenas brisés ;

Une vraie conversation.

Alors, tu te lances.

Tu ouvres les boîtes, les mains tremblantes, mais tu es décidé.

Un souffle doux et chaud sort du premier contenant.

Tu souris et empoignes le deuxième ;

Woush!

C'est un vent glacial qui t'attrape le nez.

Surpris, tu prends peur mais la curiosité est trop forte.

Le troisième ne dégage qu'une odeur ;

L’herbe coupée, séchée qui te remue de délicats souvenirs.

Puis, le quatrième dégage un souffle chaud, le cinquième une odeur nauséabonde, ...

Après un moment que tu ne saurais définir, tu relèves la tête ;

Le sol de ton galetas est jonché de cartons ouverts, vides.

Il est temps de faire un peu de ménage.

Une fois ce débarras secret impeccable, seuls restent les souffles et les odeurs ;

Ils se mélangent et forment un ensemble étrangement agréable ;

Tu te sens enfin chez toi dans cette pièce capricieuse de ta maison.

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